Quels placements choisir pour un mineur ?

Une assurance vie pour mineur : un placement idéal ?

Nombre d’investisseurs souhaitent, de plus en plus tôt, optimiser les placements financiers réalisés pour le compte de leurs enfants. Ils n’ont pas tort, car tout placement est forcément plus efficace sur le long terme.

Par contre, quels supports choisir ? Ouvrir une assurance vie pour mineur, à son nom, est-ce vraiment une bonne idée ? Peut-on espérer trouver mieux ?

Les différents placements pour son enfant

Les classiques (Livret A, Livret Jeune…)

Ils sont à utiliser pour les placements à court et moyen terme uniquement (de l’ordre de 2 à 3 ans), en raison de leur faible rémunération (couvrant à peine l’inflation parfois). Dans 99% des foyers, il s’agit du premier (et parfois unique) support ouvert pour son enfant.

Privilégiez Le Livret Jeune (adapté aux 12-25 ans) du fait de son taux majoré, malgré son plafond de versement très bas (1 600 euros).

Un contrat d’assurance-vie pour son enfant

Si vous vous projetez à plus long terme (au-delà de 8 ans), l’assurance vie pour mineur, à son nom, s’impose, avec son cadre fiscal avantageux et son environnement financier très ouvert (OPCVM, Trackers, Fonds euros…). De plus, ce support peut rester globalement sécuritaire (en choisissant des fonds euros) mais peut aussi être dynamiser avec quelques unités de compte.

Ouvrir un contrat d’assurance vie pour mineur, au nom de l’enfant, ou l’ouvrir au nom d’un parent (avec l’enfant mineur comme bénéficiaire) est un choix personnel, qui peut dépendre de plusieurs éléments.

Contrat au nom de l'enfant

Le capital placé appartient à l’enfant.

Le capital ne peut pas être récupéré par les parents.

L’enfant est davantage responsabilisé.

L’enfant est davantage initié à la gestion financière.

Le capital est transmis « hors donation ».

Contrat au nom du parent

Le capital reste la propriété des parents.

Le capital est contrôlé par les parents.

L’engagement du don à l’enfant reste « moral ».

Le parent peut « ne pas donner » finalement.

La donation à l’enfant (au terme du contrat) peut induire des frais.

Voir une rupture d’égalité avec un autre enfant.

Si décès du parent, le capital transmis est taxable (si capital élevé)

Un compte-titres avec quelques actions

Certains parents sont convaincus par les rendements boursiers sur le long terme et pensent qu’il est opportun d’ouvrir un compte-titres à son enfant dès ses premiers mois, espérant un retour sur investissement supérieur à la moyenne.

Ils avancent souvent le fait qu’en commençant tôt, avec des versements réguliers, le risque est plus limité (ce qui est vrai).

Toutefois, personnellement, je trouve qu’il serait irresponsable d’investir la totalité du capital de son enfant sur des actions, et même et surtout contraire à « la gestion en bon père de famille » que les parents doivent à leurs enfants (voir plus bas).

Si l’on souhaite vraiment initier très tôt son enfant aux placements boursiers (l’idée se défend), la solution réside peut-être dans l’achat régulier (chaque mois ou trimestre) de quelques actions au nominatif d’entreprises « leader » comme Air Liquide, l’Oréal ou encore Total. Par ailleurs, il sera facile de lui expliquer qu’il est « un peu » propriétaire de telle ou telle entreprise, devant la station-service du coin ou dans une boutique de cosmétiques.

Choisir de telles entreprises réputées (aux fondamentaux solides) minimise la volatilité et les risques. Et l’achat au nominatif accorde quelques avantages (comme le montrent les documents en lien ci-dessus).

Optimiser (mais rester réaliste)

Vouloir optimiser les placements pour son enfant, vouloir lui transmettre un capital ayant fructifié depuis X années est une bonne idée, d’autant plus si les parents commencent à y penser très tôt, dans les années suivant la naissance de leurs enfants.

Toutefois, il faut garder raison et ne pas oublier les retournements possibles du marché boursier. Ainsi, il peut être judicieux d’organiser cette phase d’accumulation de l’épargne en plusieurs étapes, en prévoyant une diminution du risque à mesure que les 18 ans de l’enfant approchent (voir l’exemple en fin d’article). Cela peut permettre de se prémunir d’un krach (qui pourrait venir impacter fortement l’épargne accumulée) juste avant la majorité de l’enfant, d’autant plus si le capital versé est destiné à une utilisation particulière, voire essentielle (comme le financement des études supérieures, par exemple).

Ce que dit la loi sur les placements pour mineurs

A qui appartient le capital ?

Tout capital versé sur un support au nom d’un enfant mineur (que ce soit par un présent d’usage ou par une donation) lui appartient, et ce dès la naissance ! A 16 ans, la loi offre même davantage de pouvoirs à l’enfant mineur : il peut disposer librement des sommes déposées sur le livret d’épargne ou le compte bancaire à son nom.

Jusque 16 ans, les parents peuvent utiliser le capital déposé sur les supports au nom des enfants, uniquement si les dépenses les concernent directement (loisirs, éducation, ameublement de leur chambre…). Ils peuvent aussi percevoir les revenus d’un placement ouvert au nom de leurs enfants (par contre, à 16 ans, ils perdent leur droit de jouissance légal).

Des versements réguliers autorisés ?

Il s’agit de l’élément le plus délicat, du point de vue fiscal. En effet, des versements réguliers et trop importants peuvent être interprétés par le fisc comme des donations déguisées.

Sur un contrat d’assurance vie pour mineur ou tout autre support, le fisc tolère (sans assimilation à une donation) des « présents d’usage » (c’est-à-dire des cadeaux non-taxables offerts à l’occasion d’un évènement particulier), du type :

  • Un versement de xxx euros à Noël
  • Un versement de xxx euros à l’anniversaire du mineur
  • Un versement de xxx euros lors de la réussite d’un examen

Ces versements ponctuels, pour être tolérés, doivent être raisonnables, ne pas appauvrir le donateur ni modifier son train de vie. En fait, la frontière entre le tolérable et le non-toléré peut être mince !

De même, les versements réguliers « tolérés » sont à mettre en relation avec le patrimoine de la personne qui les réalise, ils doivent rester modestes. Par exemple, pour un couple disposant d’un revenu de 3000 euros mensuels, un versement mensuel de 500 euros sur une assurance vie pour mineur pourrait être qualifié de donation taxable par le fisc. Ce qui ne serait pas le cas pour un couple ayant un revenu de 30 000 euros mensuels…

Généralement, on considère que des versements mensuels de 50 à 200 euros (selon le revenu des parents) ne constitue pas une donation déguisée. Parfois, certaines banques physiques exigent que le capital placé par ces versements réguliers transite par un compte de dépôt ouvert au nom du mineur. Parfois, certains assureurs limitent les versements à l’année (comme la MIF avec son contrat Projet Vie, prévu pour les enfants).

A l’heure actuelle, chaque parent peut librement donner 100 000 euros à son enfant tous les 15 ans, sans aucune taxation.

En cas de séparation des parents, de décès d’un parent ?

En cas de divorce, chaque représentant légal conserve son autorité parentale. Tout acte de gestion demandera donc systématiquement l’accord et la signature des deux parents. Ce qui peut être délicat en cas de séparation compliquée. C’est une raison pour laquelle certains parents préfèrent ouvrir un contrat à leurs noms (tout en conservant la totale maitrise des actes de gestion) et choisir leur enfant comme bénéficiaire, plutôt que d’ouvrir un contrat d’assurance vie pour mineur.

En cas de décès d’un des 2 parents, ou lorsqu’un parent a perdu l’autorité parentale (par jugement), l’ouverture d’un contrat d’assurance vie pour mineur nécessitera une autorisation d’un juge des tutelles (en plus de celle du parent), remplaçant alors le 2ème parent.

Si les 2 parents sont décédés, l’enfant obtient automatiquement un tuteur (devenant son représentant légal, face à la loi), désigné par le juge des tutelles. Toute souscription d’une assurance vie pour mineur, au nom de l’enfant, demandera l’accord de ce tuteur et celui d’un juge des tutelles.

Quelle fiscalité sur le capital ?

Si l’enfant mineur dispose d’actions placées sur un compte-titres (CTO), il est probable que ce placement soit effectué pour le long terme (étant donné le risque lié aux placements boursiers), et qu’il engendre le versement de dividendes. Dans ce cas, les enfants mineurs étant rattachés au foyer fiscal de leurs parents, l’ensemble des dividendes perçus par les enfants s’ajoutent aux revenus du foyer fiscal et sont concernés par l’Imposition sur le Revenu (des parents).

Ouvrir un contrat d’assurance-vie pour son enfant

Quelques contraintes pour ces contrats

Une gestion en ligne parfois réduite

Les contrats d’assurance-vie souscrits au nom d’un enfant mineur répondent à une réglementation plus stricte.  Afin de protéger le mineur, chez la plupart des assureurs, tous les actes de gestion doivent être co-signés par les deux représentants légaux, possédant l’autorité parentale à parts égales.

Pour cette raison, de nombreux courtiers ne peuvent pas proposer la gestion en ligne complète (versements ponctuels, arbitrages…) sur les contrats d’assurance-vie pour mineur. La consultation du contrat en ligne est disponible, mais sa gestion exige l’envoi de formulaires écrits, signés par les deux parents. Il y a quelques exceptions (voir plus bas) mais elles sont rares.

Par contre, la souscription du contrat en ligne reste possible chez la plupart des courtiers.

De même, un versement régulier (mensuel, trimestriel…), une fois le formulaire papier co-signé et envoyé, est autorisé.

Vouloir absolument disposer d’une gestion en ligne pleine et entière sur un contrat d’assurance-vie pour mineur, à son nom, dépendra de la gestion que vous imaginez utiliser sur ce contrat. A chacun de se poser les questions suivantes :

  • Les arbitrages seront ils très fréquents (au point de vouloir bannir tous formulaires papier) ?
  • Le contrat sera-t-il plutôt géré en « buy and hold » ?
  • Sera-t-il alimenté progressivement (avec, mécaniquement, une part versée sur le fonds euros et une autre versée sur des ETF -Trackers) ?

A mon humble avis, écartez irrémédiablement un contrat (sur ce seul critère) serait dommage. La priorité se trouve peut-être ailleurs…

Une durée d’adhésion déterminée, mais renouvelable

Si l’enfant mineur est âgé de moins de 12 ans à la date de souscription, le contrat doit être obligatoirement « à durée déterminée », on ne peut choisir la durée viagère. Il suffit de retenir une durée de 8 ou 10 ans, sachant que, une fois cette durée atteinte, le contrat sera reconductible chaque année.

Dès 12 ans, il est possible de souscrire pour une durée viagère, et dans ce cas, l’enfant doit donner son consentement, en signant le contrat.

Une clause bénéficiaire unique (jusque 16 ans)

La souscription d’un contrat d’assurance vie pour mineur, si l’enfant a moins de 16 ans, impose une clause bénéficiaire unique : « mes héritiers légaux ». En cas de dénouement du contrat par succession, le notaire indique à la compagnie d’assurance qui sont les héritiers en question.

Dès 16 ans, selon le Code Civil, le mineur (devenu responsable de son capital) peut rédiger la clause bénéficiaire de son choix, à hauteur de 50% de la valeur du contrat.

Dès 18 ans, l’enfant obtient les « pleins pouvoirs » sur le contrat ouvert en son nom et peut donc modifier la clause bénéficiaire comme bon lui semble.

Les avantages de l‘assurance-vie pour mineur

Les parents disposent du capital jusque 18 ans

Sachant que, sur un contrat d’assurance-vie, tout retrait avant les 18 ans du mineur doit être approuvé par les 2 représentants légaux, les parents gardent le contrôle total du capital placé sur ce support (notamment sa gestion : choix des supports…).

Les parents ont toutefois l’obligation légale de gérer le capital « en bon père de famille ». Ce qui signifie que les assureurs peuvent veiller à ce que la part du capital placée en UC soit conforme à cette obligation. Ce qui signifie aussi que le parent gestionnaire du contrat ne doit pas avoir une gestion trop offensive… Devant un tribunal, un enfant pourrait même très bien reprocher cette gestion offensive (en cas de lourdes pertes subies sur le contrat) et exiger des réparations.

Bloquer une donation jusque 25 ans (par un pacte adjoint)

Certains parents redoutent parfois une mauvaise utilisation du capital (patiemment économisé) par leurs enfants (par immaturité). Rappelons qu’un mineur peut disposer librement du capital, placé en son nom, dès sa majorité…

Sur ce point, l’assurance-vie pour mineur présente un avantage notoire. En effet, elle permet d’empêcher l’assuré (ici, l’enfant mineur) de disposer des fonds à sa majorité, si ses parents l’estiment nécessaire ou souhaitable. L’enfant, devenu majeur, ne pourra pas retirer de capitaux sans l’accord de ses parents, ce qui garantit la préservation du capital (sous réserve que cette restriction soit légitime, selon l’article 900-1 du Code Civil).

En effet, lorsque les parents ou grands-parents souhaitent faire une donation, il suffit de joindre au contrat un « pacte adjoint à la donation manuelle », qui garantira un blocage des sommes versées jusque tel ou tel âge, ou leur déblocage sous telle ou telle condition (par exemple, l’achat d’une résidence principale, le passage du permis de conduite ou encore le début des études supérieures).

En fait, un pacte adjoint est un montage juridique qui formalise les règles d’utilisation du capital transmis par le biais d’un don manuel et de la souscription d’un contrat d’assurance-vie.

Rappelons que, selon le régime défini par l’article 790 G du CGI, chaque parent ou grand-parent peut donner (en exonération d’impôts) à ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, la somme de 31 865 € tous les 15 ans.

Le pacte adjoint (acte réalisé sous seing privé) stipule les conditions d’utilisation des sommes données, versées sur le contrat d’assurance-vie. C’est un acte gratuit qui ne nécessite pas de recourir à un notaire. Ce pacte permet donc au donateur de garder un certain contrôle sur les sommes données (jusque 25 ans au maximum du donataire), selon ses volontés exprimées clairement sur le pacte adjoint. Il permet aussi de désigner un tiers administrateur pour la gestion du contrat jusqu’à la majorité du donataire.

Tout don manuel doit être enregistré à la recette locale des impôts (formulaire Cerfa n° 2735).

Dans un pacte joint, certains donateurs imposent des restrictions plus longues (au-delà de 25 ans) et plus complexes (droit de retirer 25% du capital à 25 ans, puis 25% à 30 ans, puis 50% à 40 ans, etc). Toutefois, ces clauses très (trop) restrictives peuvent être contestées par le donataire, et même considérées comme illégitimes devant la justice. A mon avis, nous entrons ici dans la sphère familiale. L’acceptation de ces clauses (ou l’envie de les contester en justice) par le donataire dépendra surtout des relations de confiance qu’il entretient avec le donateur…

Enfin, même après la rédaction d’un pacte joint, il est toujours possible d’alimenter le contrat par des versements mensuels, avec l’application des conditions stipulées dans ce pacte joint.

En ce sens, il est intéressant d’ouvrir un contrat d’assurance vie pour mineur, très tôt (même avec des versements modestes), pour prendre date fiscalement, tout en leurs assurant un capital pour l’avenir.

Un support apte à dynamiser l’épargne

Etant donné qu’un mineur ne peut pas détenir un PEA, un contrat d’assurance-vie pour mineur peut être envisagé comme un support de dynamisation de l’épargne. Certains contrats permettent en effet de placer le capital sur des Trackers. Dans ce cas, il convient d’imaginer ce placement sur le long terme, avec des versements réguliers (mensuels ou trimestriels).

Imaginer une allocation dynamique à l’ouverture du contrat (par exemple, 75% sur un Tracker MSCI World, pour faire simple), puis au fil des années, diminuer l’exposition au risque (par exemple de 5% chaque année) jusqu’à la majorité de l’enfant (pour parvenir à une allocation en actions réduite – moins de 25% – ou nulle) peut avoir du sens, à condition de suivre une telle allocation sur le très long terme.

Les meilleurs contrats d’assurance-vie pour les mineurs

Les contrats pour mineur offrant une gestion en ligne

A ma connaissance, très peu de contrats d’assurance-vie pour mineur répondent à ce critère !

Le contrat Fortuneo Vie (assuré par Suravenir) le permet. Mais ce contrat, comme l’explique ce comparatif, présente des inconvénients : l’offre en unités de comptes (notamment en Trackers ETF) est vraiment très limitée, surtout ses frais de gestion annuels sont supérieurs à ceux d’autres contrats, disposant du même assureur (0,75% sur les UC au lieu de 0,60% chez les concurrents).

De même, l’assureur Apicil répond positivement à ce critère, en demandant toutefois des documents lors des versements sur le contrat (une copie de l’imprimé CERFA de donation ou une attestation de présent d’usage). On retrouve cet assureur chez Linxea par exemple (avec son contrat Linxea Zen).

A contrario, d’autres courtiers (comme Altaprofits, MesPlacements ou MonFinancier) interdisent toute gestion en ligne sur les contrats d’assurance vie pour mineur.

Les meilleurs contrats pour mineur sans gestion en ligne

Cette catégorie offre un choix bien plus varié. Je vous conseille de prendre connaissance des principaux critères de choix en assurance-vie puis de parcourir ce comparatif réalisé l’année passée.

A mon sens, hormis les frais de gestion, la variété des supports ou encore la présence de Trackers, pour ce placement destiné à un enfant (avec souvent, donc, des apports réduits en capital), il faut aussi prendre en compte 3 critères :

  • Le montant des versements libres minimum
  • Le montant des versements réguliers minimum
  • Le montant minimal à placer sur un support

Si un contrat impose des versements réguliers (mensuels…) de 75 ou 100 euros au minimum ou des versements libres de 500 ou 1000 euros, avec un minimum de 100 euros par support, il faut être capable de les tenir. De tels contrats risquent de manquer de souplesse à certains moments…

Les contrats pour mineur avec gestion pilotée

Récemment, certains courtiers ont lancé des contrats d’assurance vie pour mineur, à leurs nom, un peu plus évolués, dans la mesure où ils proposent une gestion pilotée (en sus des options de gestion classiques).

Ainsi, Boursorama a ouvert son contrat Boursorama Vie (avec gestion pilotée effectuée par Edmond de Rothschild) aux enfants mineurs en mai 2016 (vous trouverez les conditions de ce contrat sur cet article comparatif). Ce contrat ne propose pas la gestion en ligne si le contrat est ouvert au nom de l’enfant mineur, il faut passer par des formulaires signés par les représentants légaux.

Le robo-advisor Yomoni (lire ce comparatif des principaux robots-advisors pour obtenir plus d’informations) a lancé le contrat Yomoni Kids le 7 mars 2017.

Ce contrat utilise exclusivement des trackers ETF (cet article détaillé leur fonctionnement) et offre un choix de 10 profils de gestion (selon l’exposition au risque souhaitée) comme le présente ce comparatif des robo-advisors.

La gestion pilotée sur un contrat d’assurance-vie pour enfant mineur s’adresse aux parents ne souhaitant pas du tout s’impliquer dans la gestion de l’épargne, préférant la confier à des gérants professionnels. Dans ce cas, il convient de choisir un profil adapté et sans doute de le faire évoluer en fonction de l’âge de votre enfant et du projet lié à cette épargne. Le contrat Yomoni Kids autorise un changement de profil de gestion à tout moment et gratuitement (les arbitrages réalisés lors de ce changement sont automatiques). C’est un point positif.

S'il fallait en retenir un seul...

Personnellement, pour mes enfants, mon choix s’est porté sur le contrat Linxea Suravenir, pour les raisons suivantes :

  • Versement initial à la souscription : 100 euros
  • Versement libre à partir de 100 euros
  • Versements réguliers (mois, trimestre, semestre, année) : 25 euros
  • Somme minimale à placer par support : 25 euros
  • Frais de gestion faibles (0,60% sur fonds euros et UC)
  • Un fonds euros performant (Opportunités, 3,10% nets en 2016) accessible avec 30% d’UC
  • 53 Trackers ETF disponibles
  • 550 UC disponibles
  • Arbitrage minimal : 100 euros
  • Solde par support après arbitrage : 100 euros

Certes, ce contrat d’assurance-vie n’offre pas de gestion en ligne pleine et entière (si le contrat est ouvert au nom d’un mineur), des frais d’entrée et sortie sont prélevés lors des achats de Trackers (0,10%), mais je n’ai pas trouvé de « contrat idéal » remplissant l’ensemble des critères.

A mon sens, Linxea Avenir m’offre une certaine souplesse (apportée par les montants minimaux à verser ou à arbitrer), un rendement correct et sécurisé (notamment avec le fonds euros Suravenir Opportunités) et, enfin, le moyen de dynamiser l’épargne de mes enfants (par l’usage de Trackers).

Comme ces contrats sont alimentés par versements trimestriels (avec une allocation simple : Fonds Euros Opportunités / Tracker Lyxor MSCI World D-EUR), sans aucune gestion active, l’absence de gestion en ligne ne me gêne pas du tout.

Me concernant, l’objectif est de disposer d’un capital pour le financement de leurs études supérieures. Pour cela, afin que leur épargne (et la mienne) soit valorisée davantage que si elle dormait sur un Livret, je suis l’allocation ci-dessous (toute simple), initiée pour une période d’une bonne dizaine d’années (au minimum).

Aux versements trimestriels réguliers (issus de l’épargne des parents), s’ajoutent des versements libres ponctuels (50% des sommes reçues par les enfants, comme présents d’usage : anniversaires, Noël… ; les autres 50% sont déposés sur leurs Livret A).

Ce principe de fonctionnement apporte plusieurs avantages :

  • Il permet de dynamiser l’épargne de l’enfant.
  • Avec des risques modérés (placement sur >12 ans)
  • Diminuant au fil des années (baisse progressive de la part en actions).
  • Et une gestion simplifiée (ne demandant aucun arbitrage).
  • Il répond au devoir de « gestion en bon père de famille ».
  • Il permet de transmettre un capital hors donation.
  • L’enfant bénéficiera rapidement d’un contrat de plus de 8 ans.

Il s’agit d’un choix personnel. Si vous souhaitez comparer objectivement les détails des principaux contrats d’assurance, je vous invite à poursuivre sur cet article. Bonne lecture !

Comments (6)

  • Thomas22/01/2018 at 23h34 Répondre

    Concernant l’ouverture du compte pour mon enfant (bébé), je souhaiterais opter pour un profil raisonnable avec 50% de fond euros et 50% de trackers. J’imagine ma répartition comme suit : versement initial 1000 euros puis 100 euros/mois. Durée de placement prévisible sans toucher aux sommes investies : mini 18 ans.
    Mais j’hésite beaucoup entre 2 répartitions :
    1) AV avec UC et fond euros 50/50 (dans ce cas plutôt LinXea Avenir ou MonFinancier retraite vie qui me semblent les 2 les plus intéressants)
    2) ouvrir une AV avec fond euros unique et un CTO pour y mettre les 50% de la répartition initiale en ETF.

    Les plus de la solution 1
    – possibilité de déposer des petites sommes chaque mois et d’acheter « des morceaux » d’ETF.
    – gestion vraiment lazy avec virements et rééquilibrage automatique
    – Au bout de 8 ans, PFL de 7,5% (avec abattement de 4600 pour une personne) + charge sociales (17,2%)

    Les moins de la solution 1
    – frais de gestion de 0,6% des UC
    – Je ne trouve pas le moyen de faire un portefeuille se rapprochant le plus du marché avec une AVs (75 % World + 10 % émergents + 5% Small EMU + 10% Russel 2000) donc j’opterais pour 90% World et 10% émergents avec du Lyxor (c’est finalement celui là qu’on trouve sur les meilleures AV)
    – frais du Lyxor World 0,3%
    – frais du Lyxor Emergents 0,55% (frais assez élévés)

    Les plus solution 2 :
    -possibilité d’inclure un unique ETF reproduisant le marché mondial avec le SPRD MSCI ACWI IMI UCITS ETF avec des frais contenus (0,2%)
    – La gestion étant passive et l’ETF capitalisant, l’imposition sur les plus values ne se fait qu’à la fin de la durée de détention (permettant d’augmenter le capital avec le principe des intérêts composés)
    – ordre sur Bourse Direct négligeable (0,99 euro)
    – Pour les titres acquis à partir de janvier 2018, le contribuable a le choix entre la flat tax à 30% ou bien l’impôt sur le revenu mais sans abattement.
    Dans le cadre de mon enfant, à 18 ans, une fois sorti du foyer fiscal, il sera probablement peu ou pas imposable au début (TMI sera de 0 ou 14%) donc la fiscalité des plus values de cession sera au mieux de 17,2% (si TMI = 0) ou 30% (si TMI = 14, dans ce cas là, flat tax plus avantageuse).

    Les moins solution 2 :
    – pas de possibilité d’acheter des « morceaux d’ETF »
    – achat programmé tous les mois, biais psychologique en cas de forte baisse (surtout si ça concerne son enfant).
    – peu de visibilité à long terme sur la fiscalité du CTO

    Je n’arrive pas vraiment à trancher entre ces deux choix et savoir lequel semble le plus intéressant (notamment en terme de fiscalité) ? Mon raisonnement comporte-t-il des erreurs ?
    Quel est votre avis sur la question ?

    Cordialement

    • Maxicool23/01/2018 at 14h06 Répondre

      Bonjour Thomas,
      vous avez bien cerné l’ensemble des éléments à prendre en compte.
      Une partie de la réponse est peut-être dans votre comparaison. Le cours du Tracker ACWI est à 115 euros actuellement, vous ne pourrez donc pas appliquer vos investissements mensuels à 100 € / mois. Il faudra « bidouiller » avec des achats bimensuels ou trimestriels.

      Sinon, à titre de comparaison, un investissement de 100 € / mois sur 20 ans (+ versement initial de 1000 €) sur un contrat d’assurance-vie avec des frais de gestion de 0.60%, si on considère un rendement moyen annuel de 4% (50 % actions + 50% fonds euros), procure un capital de 38 244 €.
      > Intérêts générés : 11891 euros.
      > Avec l’abattement de 4600 € / an, en 3 rachats (sans changement des lois), votre enfant échappe à toute imposition.

      Le même placement, sur CTO, avec frais de courtage de 1 €, procurerait au bout de 20 ans un capital de 38235 euros.
      > Intérêts générés : 11882 euros.
      > Avec imposition en sortie de 17,20% (si TMI 0) ou 30% (Flat Tax).

      Difficile de trancher, car comme vous le dites, tout dépend des changements de loi que nous pourrions connaître dans le futur. Personnellement, je trouve les règles plus stables en Assurance-vie (important lobbying), donc je privilégierais le cadre de l’AV, plutôt que le CTO.
      D’autant plus que, dans votre cas, la comparaison chiffrée montre que le CTO n’a pas d’avantage.

      Cordialement,
      Frédéric

  • Goundoulf30/01/2018 at 9h52 Répondre

    > La gestion pilotée sur un contrat d’assurance-vie pour enfant mineur s’adresse aux parents ne souhaitant pas du tout
    > s’impliquer dans la gestion de l’épargne, préférant la confier à des gérants professionnels. Dans ce cas, il convient de
    > choisir un profil adapté et sans doute de le faire évoluer en fonction de l’âge de votre enfant

    Bonjour,

    et merci pour cet article bien détaillé !

    Etant relativement novice, j’aimerai savoir si vous avez publié un article sur le choix du profil adapté, et également sur la stratégie d’évolution en fonction de l’âge de votre enfant ?

    Cordialement

    • Maxicool30/01/2018 at 20h27 Répondre

      Bonsoir,
      à la fin de l’article, vous pouvez trouver le petit tableau proposant un exemple d’allocation selon l’âge de l’enfant. Sinon, il n’y a pas vraiment de « règles » car l’allocation peut dépendre de votre horizon (10 ans ? 20 ans ?), de votre objectif…
      Cordialement.

  • Ima Opyd13/04/2018 at 0h32 Répondre

    bravo pour pour ces beaux partages.

  • Maxicool18/04/2018 at 13h12 Répondre

    De rien. Bonne lecture sur IALT.

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