Rendement en réserve de 28 Fonds Euros (Assurance-Vie)

Rendement en réserve : les Fonds Euros en ont-ils vraiment ?

Voilà venu le temps de la publication des performances 2016 des Fonds Euros. Je doute que ce soit « le temps des rires et des chants » !

De quelles réserves (participation pour provision aux bénéfices, réserve de capitalisation, plus-values latentes) disposent vraiment les assureurs ?

Voici un tableau comparatif du rendement en réserve de 28 Fonds Euros (et de leur évolution depuis 2010).

Comparatif du rendement en réserve de 28 Fonds Euros

Ce tableau récapitulatif a été élaboré avec les données proposées par GoodValueForMoney (depuis plusieurs années). Par contre, les données les plus anciennes ne sont plus disponibles sur ce site (en effet, elles sont remplacées par les plus récentes à chaque mise à jour).

L’ensemble des données depuis 2010 ont été compilées. Elles concernant l’actif général de 28 fonds Euros, utilisés par la plupart des contrats d’assurance-vie, qu’ils soient diffusés par des banques, des assureurs, des mutuelles, des CGPI ou des courtiers en ligne (comme Linxea, Fortuneo, MonFinancier, Boursorama, Altaprofits, ING, BourseDirect, etc). Pour chacun d’entre eux, vous trouverez :

  • La Participation pour Provision aux Bénéfices (PPB)
  • La réserve de capitalisation (englobant les plus-values latentes obligataires)
  • Les plus-values latentes non-obligataires (en immobilier)
  • Les plus-values latentes non-obligataires (en actions)
  • Le rendement en réserve total

Si nécessaire, vous trouverez des explications théoriques sur ces réserves (leur origine, leur rôle, leur mode de redistribution, etc) dans cet autre article.

Les 28 Fonds Euros étudiés ont été divisés en 4 catégories, selon l’importance des frais de versement qu’ils font supporter aux assurés…

Quelles réserves sont-elles les plus importantes ?

La Participation pour Provision aux Bénéfices (PPB) ou Participation pour Provision aux Excédents (PPE) est, sans conteste, la plus importante, car elle est acquise aux assurés. Elle doit leur être distribuée sous 8 ans.

Les Plus-Values latentes obligataires alimentent la Réserve de Capitalisation. Ce capital n’est pas redistribué aux assurés, il est utilisé par les assureurs comme « amortisseur de choc » en cas de moins-values ultérieures sur leurs obligations.

Les Plus-Values latentes non-obligataires (c’est-à-dire liées à des placements en actions ou en immobilier) reviennent à 85% aux assurés (uniquement lors de leur revente). Mais sans vente de ces placements, ce n’est que virtuel !

La disponibilité réelle du rendement en réserve varie donc beaucoup selon sa composition !

Quelles conclusions extraire de ce comparatif ?

Frais d'entrée élevés = réserves importantes

Les Fonds Euros ayant le rendement en réserve total le plus important sont commercialisés sur des contrats prélevant des frais de versement parfois très importants. C’est par exemple le cas des contrats GMF, MMA ou AVIP (frais d’entrée de 3% à 5%). Ces 3 Fonds Euros possèdent la PPB la plus importante (4 à 5%), mais en réalité, « elle se paie » (par les frais de versement que doivent acquitter les assurés).

Des réserves en "trompe l'oeil"

Les Fonds Euros ayant le rendement en réserve total le plus important (Mutex, Carac, La France Mutualiste) affichent un profil un peu particulier :

  • La France Mutualiste : 16,01% en réserve, mais avec « 11,61% virtuels » (PV latentes)
  • Mutex : 14,61% en réserve, mais avec 11,08% en réserve de capitalisation (qui ne seront donc pas directement versés aux assurés)
  • Carac : 13,40% en réserve, mais avec « 8,89% virtuels » (PV latentes)

Aucun frais d'entrée = réserves plus limitées

Les Fonds Euros ne prélevant pas de frais de versement ont un rendement en réserve assez limité. Les assureurs vont devoir exceller dans l’allocation du capital. Toutefois, mention particulière à e-Cie Vie (la filière de Generali pour les contrats en ligne) qui, au 31.12.2014, possédait quand même 9.30% de rendement total en réserve, devant Apicil (avec 4.84% fin 2015) et Suravenir (avec 2.86% fin 2015).

Toujours une certaine opacité...

J’ai cherché les rapports de gestion de quelques Fonds Euros, afin de connaître la nature et les échéances de leurs placements obligataires (afin de voir quels assureurs seront affectés en premier et/ou davantage par la vente de leurs anciennes obligations, qui devront être remplacées par des plus récentes, moins lucratives). J’ai très rapidement dû abandonner, devant l’opacité de quasiment tous les assureurs, sur ce sujet.

Que faire avec ces Fonds Euros, à l’avenir ?

Inéluctablement, il faudra accepter de les voir encore baisser progressivement à l’avenir. Si vous souhaitez absolument un placement 100% sécurisé, le choix est limité (choisir le meilleur Fonds Euros ou s’orienter vers un PEL, s’il a été ouvert avant 2015).

Sinon, il faudra accepter de prendre un peu de risque, et envisager éventuellement plusieurs possibilités :

Comments (2)

  • Alex10/10/2018 at 18h28 Répondre

    Bonjour,
    Cet article est très intéressant et m’amène à quelques interrogations concernant les plus-values latentes non obligataires.
    J’imagine qu’elles interviennent dans des fonds euro boostés genre Suravenir opportunités, Netissima de Générali ou encore ALT1 et ALT2 de Spirica, qui possèdent tous un part action et/ou immobilier.
    Si je comprends bien si ces parts actions et immobiliers génèrent des plus-values, 85% seront redistribués à l’assuré lors de la revente de ses parts ?
    Pourtant lors de la vie du contrat cette plus-value n’apparaît pas ?
    Imaginons que l’on achète 100 euros du fond euro Netissima au 1er janvier. Un an après supposons que le rendement servi soit 3% et que la plus-value non obligataire soit de 5%.
    Le 1er janvier de l’année suivante, mon contrat affiche 103 euros, la plus-value non obligataire étant virtuelle.
    A quelle condition puis-je donc bénéficier des 85% des plus-value non obligataires ?
    En procédant à un rachat partiel ?
    En procédant à un rachat total ?
    Dans mon exemple précédant, si je procède à un rachat total je récupérerai mes 103 euros moins les impôt et 0,85×5 = 4,25 euros moins les impôt au titre de la plue-value non obligataire ?
    Est-ce bien cela ?
    Merci pour votre retour.

    • Maxicool15/10/2018 at 20h56 Répondre

      Bonjour,
      les PVL non obligataires peuvent être conservées par les assureurs. Elles sont virtuelles et ne deviennent réelles seulement si les titres sont vendus (PV intégrées au bénéfice financier dans ce cas). Il me semble d’ailleurs qu’un assureur peut très bien décider d’intégrer ces PV à la PPB et non les distribuer l’année de leur réalisation. Il doit alors les redistribuer dans les 8 ans qui suivent (mais un assuré qui rachète entre temps risque de ne pas en bénéficier).
      Cordialement,
      Frédéric

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